Après moins d’une demi heure d’attente, l’agent, qui s’était presque endormi en écoutant la musique calme qui berçait l’atmosphère, entendit frapper à la porte, doucement, mais suffisamment pour le tirer de sa rêverie. Trois petites salves de coups légers et familiers, la première de trois coups, la seconde de deux, et la dernière de quatre. Il quitta l’agréable confort du lit pour passer un débardeur avant d’aller ouvrir à celle qu’il attendait.
- Bonjour Alice.
- Bonjour Alexander.
- Tu en as mis du temps à arriver… J’allais m’impatienter…
- Pardonnes-moi… Je vais tâcher de te faire oublier ce petit désagrément…
Il la regarda quelques instants, dans son jean clair et son chemisier à carreaux, avant de la prendre dans ses bras et pour l’embrasser tendrement, la faisant entrer dans la chambre et fermant la porte dans leur dos d’un coup de pied, l’entrainant déjà vers le lit et commençant à déboutonner son chemisier, débutant consciencieusement par les boutons les plus haut.
La porte claqua, et immédiatement l’ambiance se mua en lieu de travail à l’intérieur de la pièce de réunion. Le couple se sépara, l’homme allant précautionneusement donner un tour de clé dans la serrure, tandis que sa compagne reboutonnait son vêtement et le réajustait.
- Tu n’as pas eu de problèmes pour venir ?
- Rien qui ne soit insurmontable, mais certains se méfient de mes fugues…
- Il est à souhaiter que je fasse un amant convaincant, si d’aventure tu étais suivie.
La femme jeta un œil amusé sur son compagnon, faisant mine de le détailler avec attention.
- Seigneur, je suis déjà perdue dans ce cas…
Son compagnon sourit amicalement, allant s’assurer que les rideaux étaient bien tirés et empêchaient de les voir depuis l’extérieur de la chambre. Il semblait satisfait.
- Je te l’accorde, tu aurais pu rêver meilleure couverture sur ce plan…
- Trêve de plaisanteries, comment cela se passe-t-il de ton côté ?
- Hey ! Cela ne fait que trois jours que je suis arrivés, laisses-moi le temps !
La femme accompagna cette dernière remarque de son partenaire avec un rire bon enfant.
- Tu as trouvé à t’installer ?
- J’ai repéré un appartement dans le centre ville, je dois passer un entretien demain pour sa location.
- Bien, tu vas pouvoir te mettre à pied d’œuvre, dans ce cas.
- J’y compte bien, j’ai entendu parler d’un attentat imputé à des écologistes…
- Oui, c’est passé à la télévision.
- Je vais essayer de les rencontrer, ils savent peut-être certaines choses sur ce qui se trame.
- Bien, je vais transmettre ces informations au bureau, pour qu’ils se renseignent sur ces éco-terroristes.
Elle marqua un silence, gênée.
- Cela ira ?
Il lui répondit par un sourire qui se voulait rassurant.
- Tu es là pour me protéger, non ?
- Oui… oui…
- Je suis contant de faire à nouveau équipe avec toi…
- Moi aussi… Que fait-on à présent ?
- Ce que ce métier à de meilleur, nous attendons demain matin dans cette chambre.
- Soit… Je peux prendre une douche ?
- Une serviette t’attends déjà dans la salle de bain, je me demandais quand tu allais le demander…
Nouveau rire, partagé cette fois par les deux comparses.
- On ne change pas certaines choses, n’est-ce pas ?
- En effet, pourquoi changer les bonnes choses ?...
Sans ajouter de mot, la jeune femme disparut dans la salle de bain, son compagnon s’allongea de nouveau sur lit, pour écouter la musique. La routine, oui… Jusqu’à quand cela allait-il durer ?...