La cave de Shihiro

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Shihiro, une modeste boutique de réparation d'objets. Ce vieux chinois aigri pouvait faire fonctionner de nouveau tout types d'objets, de la vieille télévision grésillante aux circuits gratinés de vieux minuteurs à feux d'artifices...

Très connu dans le quartier pour ses doigts de fée, il en allait aussi de sa cave.

Musique d'Ambiance

3 nuits par mois, la cave de ce vieux Shihiro accueillait tout genre de visages. Une à une, les voitures déposaient les invités avant de repartir dans le silence de l'obscurité.
Lorsqu'on entrait dans la boutique, tout était piteux et misérable, un escalier vous guidait vers les profondeurs de cette antre. La cave se dévoilait alors à votre regard, brute, bétonnée, des marques de pieds marqués de poussière, de sueur et de sang. L'odeur est infecte mais tout le monde s'y accommode, le genre de spectacle qui est offert ici est l'objet de beaucoup d'argent et d'adrénaline.

Ce soir, le miteux Shihiro est extatique, ses vieux membres secoués d'excitation, il promet une soirée sans précédent. Les cheveux gras, le visage suintant d'un sourire il hurle sa fierté d'avoir ramené ici une célébrité japonaise... celle qui règne en maître sur les caves et les hangars nippons. Beaucoup de personnes sont présentes ce soir, des habitants moyens couverts de la sueur de leur labeur journalier aux membres costumés et masqués, signifiant leur appartenance aux castes les plus aisées. Les premiers, debout tremblent de hâte, les autres sont tranquillement assis attendant le spectacle avec une impatience mesurée.

On ne présente plus Asayaga, ou l'Ourse Sanglante, 1m79 de muscles surdéveloppés, un visage déformé par les protéines sur dosées et les coups non-retenus. La championne en titre de cette arène prônant la violence en règle première. Elle se pavane dans son costume de nylon jaune affreux, dévoilant ses muscles protubérants, grimaçant et hurlant sur le public pour le chauffer. L'audience en redemande encore et encore, l'Ourse est chez elle, elle se sent en confiance.
La lumière des néons est faible, vacillante...

Mais suffisante pour SON apparition.

1m64, les courbes parfaites pour tout fantasme exotique, la chevelure coupée nette et péroxydée à l'extrême, un bandeau de peinture noire masquant la partie supérieure de son visage et ainsi son identité avec raffinement. Son corps désirable emmailloté dans un costume noir ébène, juchée sur de hauts talons aiguille ... l'Ange Délirant à fait son entrée.
Le silence s'était fait parmi les convives, ainsi le vieux n'avait pas mentit, ELLE était là, à Heaven. Elle avait le port de tête fier et fixait son adversaire avec dédain. La masse musculaire éclata d'un rire gras et peu soigné en voyant la pompeuse demoiselle qui se présentait à elle.
Sa voix roulait de violence dans un japonais disgracieux.

"Je vais t'b'ouffer !"

Le visage neutre, l'Ange n'offrit aucune émotion à son adversaire et se contenta de se baisser souplement pour retirer ses chaussures. La jaune canari joua de la jugulaire pour lâcher un mollard à 10cm de Maya. Celle-ci réfréna un élan de dégoût... trop longtemps qu'elle n'était pas venue décidément, les jeunes n'avait plus aucun respect pour leurs ainés ...
Elle se redressa, caressant la bague brûlée qu'elle portait en médaillon puis s'avança vers le centre du cercle de combat, là où l'autre l'attendait déjà.

Les règles étaient simples, 3 minutes de combat à mains nues, puis le reste se déroulait avec les armes disponibles, hors armes à feu, jusqu'à la capitulation ou inconscience de l'un des combattants. Le responsable des lieux ordonna le salut traditionnel, Maya s'inclina humblement, respectant les traditions de ce sport de sang. Asayaga elle n'avait qu'une idée en tête gagner un prix de plus et profita du salut de Maya pour lui ascèner un coup de poing dans la colonne vertébrale.

L'Ange fut projetée à terre dès le premier coup, mettant ses mains en avant pour éviter de fracasser son visage contre le bitum. L'Ourse riait grassement.

"Tu ne fais pas le poids Blondie."

Et recracha à ses pieds.
La victime n'avait pas dit son dernier mot, légère comme une plume, ses mains devinrent ses appuis, elle bascula en équilibre dessus pour envoyer ses talons dans la mâchoire de l'Ourse avant de retomber agilement sur le sol. Elle se redressa, féline, en position.

"Approche Pachyderme ..."

Musique d'Ambiance

Un énième coup de talon alla se fracasser sur la mâchoire de l'Ourse. Et oui, la belle était légère, rapide et savait où placer sa force. Mais Asayaga était endurante et solide comme un roc. Elle réussit à attraper le bras de la princesse pour hisser son corps entier au-dessus d'elle. Maya ne put rien faire d'autre que se laisser porter, sachant très bien où elle allait attérir.
Cela ne loupa pas, son flan heurta durement le sol où elle fut jetée. Son visage grimaçait, un gémissement avait été retenu par ses dents. Elle roula sur le côté pour échaper au pied de son adversaire sur le point de s'écraser sur sa poitrine et se releva. Ses yeux noirs avaient perdus la flamme qui les animaient d'ordinaire... trop de paperasse l'avait ensevelie, avait-elle oublié comment on menait un combat ?

Elle repartit à l'attaque, son poing feintant un coup que l'autre esquiva, son corps se balança, si bien qu'elle pu lancer sa jambe vers le visage de la Balourde, mais ses grosses mains choppèrent sa cheville pâle, un sourire satisfait d'avoir parré son coup. Sans perdre un instant, l'Ange prit appui sur cette empoignade, sautant avant de lancer son second pied à la tempe de la jaune. Elle sentit les mains se déserrer de sa cheville, elle n'avait plus d'appui, puisque celui-ci était sonné. Elle retomba de nouveau contre le béton, lourdement.
Visage contre le sol, elle se fit empoignée par les cheveux et relevée violement. Elle se retenait de crier à la douleur, elles étaient habituées à cela, les cheveux étaient un moyen de somission. Ses mains parfaitement manicurées s'agripèrent aux mains qui la trainait. Elle oublia d'être vigilante et l'armoire à glace envoya son beau visage se fracasser contre un poteau de béton. Son nez se brisa, laissant une trainée rouge contre le matériau. Cette fois-ci, Maya laissa la douleur s'échapper de ses lèvres, douce satisfaction pour son adversaire...

Elle se laissa retomber contre le sol, alors que l'Ourse faisait le tour du cercle devant les acclamations de son public. Elle porta la main à son nez, elle saignait beaucoup... Ses doigts jouèrent quelques secondes avec le liquide rouge. Elle leva le regarde et rencontra celui de Rui-Xi, il était froid comme d'habitude. Après tout s'était son entraineur et il voyait sa bête de course se faire terracer. Sa bouche se tordit de honte.
Des goutes fraiches tombèrent sur le sol poussièreux. Elle posa sa main sanglante sur le sol et se releva avec un peu plus de difficultés. Elle avait oublié comment combattre, comment être la meilleure... aveuglée par le travail que lui avait confié sa mère...
Le combat à mains nues n'était pas son point fort, elle le savait, surtout face à un adversaire démesuré. Mais elle avit du mal à accepter le fait d'être ainsi menée.
Elle se remit en position, prête à bondir à la prochaine menace. Elle parra un coup de poing, en profita pour tordre le membre en se tournant. Calme, elle fixait le visage protéiné de la concurrente se tordre avant de tenter une autre attaque. Maya prenait sur elle, elle devait rester calme ... un Ange doit-être avant tout insaisissable et il n'y avait qu'une minute et 47 secondes de combat d'écoulée. Son nez était douloureux et salissant, elle dû faire attention à se concentrer sur les actions d'Asayaga. C'était un gros balourd, un éléphant dans une arène, elle était la souris. Frêle, peu impressionnante mais redoutable pour un pachyderme. Izumi lui avait pourtant apprit comment se battre en silence. C'était un déshonneur que de ne pas appliquer ses techniques.

Maya devint plus féline, gracieuse, elle feintait tous les courps de l'Ourse, souple, elle les évitait avec dextérité, agressive, elle se mit à profiter des ouvertures pour lancer ses propres coups. Elle manquait son but parfois, mais pour le moment, elle cherchait à montrer à la grosse truie qu'elle n'était pas innofensive. Ses coups étaient peu puissants, mais assez pour réveiller l'agacement chez son adversaire. Toda lui avait toujours dit de maitriser ses impulsions pour que celles de l'autre combattant se retournent contre lui. Toda avait beau avoir le sang chaud, il savait noter ses propres défauts. L'ange délirant faisait preuve d'une réelle maitrise d'elle et offrait la démonstration d'une athlète sachant parfaitement ce qu'elle faisait.
Elle avait bloqué les mains d'Asayaga, et la fit tomber au sol par une prise d'immobilistation. Le poids de la brute la déservit et sa masse s'écroula bruyamment.

On sonna la fin des 3 minutes de combat... Maintenant tout pouvait devenir une arme.

Sans attendre un instant, la jeune femme s'arquebouta pour partir en flip à l'oposé du cercle, vers les "riches". Elégante, elle attérit sur une des tables aux visages masqués. Elle baissa les yeux vers un homme et attrapa sa canne avant de murmurer d'une voix suave.

"Je vous emprunte ceci un instant."

Ses yeux restèrent posés sur son regard, elle le connaissait de vue.

"Allez-y"

Mais très vite elle reprit le combat, armée.

- Musique d'Ambiance -

"Uhg ..."

Se plaignait l'Ourse à présent face contre terre. Elle passait ses mains sur son visage pour sentir le sang dégouliner entre ses doigts.

"Maintenant on est quittes."

Un bon pommeau de canne, une arme sans le paraitre. Assené au bon endroit avec l'élan nécessaire, briser un nez était un jeu d'enfant. Maya laissa son adversaire se relever maladroitement avant d'empoigner la canne et de frapper l'autre dans le bas ventre. Une autre plainte. L'ange n'attendit pas plus, elle fit tourner la canne entre ses doigts fins avant de la stopper, précise et de frapper le pommeau contre la tempe de la jaune qui s'était baissée de douleur. Le choc résonna dans la cervelle vide de Madame Muscles qui perdit son orientation quelques instants.
La japonaise regardait sa victime tenter de rester stable, reculer maladroitement dans la foule, puis empoigner un des spectateurs. L'ourse le balança au milieu du cercle de combat, comme un projectile, mais l'Ange n'avait que faire des autres, elle se décala d'un pas, sans même jeter un regard quand elle entendit le crane de l'inconnu frapper le bitum.

Les hurlements des spectateurs étaient assourdissants, quelle heure était-il ? Depuis combien de temps ce combat durait-il ? Elle n'avait plus aucun accès à ces réalités... Elle ne voyait que sa balourde d'adversaire qui avait empoigné une chaîne et revenait à la charge. Elle mit sa canne en défense, mais la chaine s'y enroula, l'autre n'eut qu'à tirer fortement sur les anneaux de fer pour que Maya se retrouve désarmée. Tout allait vite, les épaules de Maya se trouvèrent emprisonnées par la chaine, elle se retrouvait attirée vers Asayaga, qui le visage furieux n'attendait qu'une seule chose, pouvoir serrer la tête de la blonde entre ses mains jusqu'à en faire de la purée. Elle réussit à se libérer les épaules, mais sa nuque était prisonnière à présent, l'autre jubilait ! Les mains de l'orchidée se serrèrent sur la chaine pour y prendre appui, sans que personne ne le voit venir, elle avait fait preuve d'un effort extrême pour renverser sa position, et placer ses cuisses autour de la nuque de la balourde. Cette dernière serrait comme une malade la chaine, le visage de Maya était écarlate, mais elle avait de l'endurence. Ses cuisses exercèrent la même pression sur la nuque de son adversaire qui semblait bien moins habituée. La chaine se déssera légèrement, signe que la victime de ses cuisses était en train de faiblir, et donc que Maya devait continuer.
Il ne fallut pas très longtemps pour que l'Ourse tombe assise sur la sol, le dos de l'Ange en prit un coup. Mais elle se redressa, forçant sur ses abdos. L'autre résistait, le visage écarlate et féroce. Affaiblie elle se laissa tomber allongée, Maya retint in cris de douleur quand tout le poids de muscle de la grognasse s'était affalé sur ses molets et chevilles, pris en étau avec le bitum. Mais c'était là le prix à payer.
Elle serrait les cuisses, puis ajouta ses mains en pression, maintenant à califourchon sur le cou de son adverssaire. Asayaga tenait toujours Maya en laisse avec sa chaîne et d'une autre main lui griffait le dos jusqu'au sang. Ses jambes se débattaient, mais avec un tel poids sur la nuque, elle était immobilisée.

Doucement, le rouge de son visage vira au lit de vin ... violacé. Maya y était presque. Son beau visage, peint de noir et de sang était rageur, sa lèvre supérieure se retroussant légèrement sur ses dents jaunies de sang.
L'Ourse ne semblait pas vouloir capituler, ceci ravit la jeune femme qui à présent arborait un sourire très satisfait. C'était parfait, la chienne allait payer ... pour son nez. Les regards des deux combattantes ne pouvaient se quitter, bien que Maya était donnée vainqueur.
Lentement, la pression de la chaîne se dénoua de la nuque rougie de l'Ange, tandis qu'elle renchérissait de son côté. Au bout de secondes qui parurent longues... L'ourse de l'arène frappa 3 coups de paume sur le béton. A regret, la jeune femme ouvrit ses cuisses... l'autre avait capitulée. On aida Maya à se relever avant de prendre son poignet et de soulever son poing en l'air en signe de victoire.

Elle avait un air neutre, regardant la perdante avec dédain ... capitulation, la honte. Maya n'avait jamais capitulée, quitte à faire un séjour à l'hôpital...
Le spectacle avait visiblement plut. Elle se tourna et clopina vers ses hommes. On l'entoura dans une serviette, elle s'abandonna dans leurs bras, ses jambes ne la tenant plus... oui elle irait tout de même faire un tour à l'hôpital... elle devait avoir le tibia ou la cheville fracturée...

Encore une fois l'Ange Délirant avait vaincu.