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 un hôtel, Pekin

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MessageSujet: un hôtel, Pekin   un hôtel, Pekin Icon_minitimeVen 30 Nov - 4:23

ambiance


Je t’aime aussi. À plus tard.

Paolo raccrocha et lança son téléphone portable sur son lit. Il regardait par la fenêtre de sa chambre d’hôtel. Sa sœur lui faisait vivre là un véritable exil. Absent de l’enterrement de leur oncle et de leur cousin, loin d’elle, loin de Dora et de leur fils. La solitude. La nuit. L’absence. Tout ce qu’il détestait. Il avait l’impression d’être en prison à nouveau.

Pékin. Quelle ville. Il s’attendait à voir une cité coloniale. Des pousses pousses, des asiatiques qui servaient des orientaux, des costumes traditionnels partout. Mais ici, tout n’était que néon publicitaire, costume trois pièces et obséquiosité. On se serait cru à Tokyo.
Toute cette modernité. Ça n’apportait rien de bon.
Il prit machinalement une cigarette de son paquet et l’alluma. Il tira dessus comme si c’était son dernier souffle et retint sa respiration. Il aurait voulu être ailleurs, loin.


Un exil.

Une sonnerie retentit, l’arrachant à la contemplation de ce monde qu’il ne comprenait plus.


Allo ? Snivi ? Quoi ?

Elle va comment ?

Chez Juliana ? Mais elle fout quoi là bas ? Me dis pas qu’elle a plaqué Danny ?

Mais il est où ?

Tu restes avec elle je paries ?


Agacé, Paolo raccrocha. Ainsi son beau frère ne venait que quelques heures par jour et disparaissait tout aussi vite. Peut être que cela expliquait pourquoi sa sœur allait voir ailleurs.
Enfin, pas pendant quelques jours. Snivi aux États-unis pour aller chercher ses enfants. Peut être qu’il devrait prévenir Danny d’aller s’occuper de sa femme ?


Daniele ? Tu fous quoi ? Rappelles moi. Peu importe l’heure.


Le répondeur. Il semblait qu’il n’existait plus que ça. Conversations en différé.
Snivi aux States, Danny disparu, lui en Chine… La globalisation c’était donc ça ?
Il avait désespérément envie de communiquer… mais avec qui ? Sans technologie…
il passa une main lasse dans ses cheveux et reprit son téléphone portable. Il composa son numéro.


Citation :
Vous êtes sur le portable de Lucrezia de Rossi. Je suis sûrement en train de claquer tout mon pognon en fringues de grossesse alors veuillez rappeler ultérieurement. Ciao !

Encore un répondeur. Il murmura :

Profites bien petite sœur.

Entrez !


On avait frappé à la porte. Paolo, par réflexe avait sorti son arme. Deux gardes entrèrent.

Vous avez toujours une arme ?
Il faut croire que vos hommes ne savent pas fouiller. Alors ?
Et bien, nos espions sont catégoriques. Personne d’ici.
Je vois. Mais j’aimerai vérifier par moi-même.
Monsieur de Rossi. Soyons clair. Nous ne souhaitons pas de guerre ici. Or à fouiller nos affaires c’est ce que nous risquons. Nous vous invitons à rentrer chez vous.

Sans un autre mot, ils sortirent. Paolo savait que c’était fini. Ici il n’obtiendrait aucune réponse. Son avion était dans 3 jours. Il ne savait pas ce qu’il allait faire.
Partir… Il aurait voulu que Dora soit là. Pas être dans cette prison. S’envoler, loin.
à nouveau il prit son portable. Finalement la technologie, personne ne pouvait plus s'en passer. Il rappela Dora.
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MessageSujet: Re: un hôtel, Pekin   un hôtel, Pekin Icon_minitimeMar 4 Déc - 23:33

Finalement, c’était sympa. Son séjour était autre que ce qu’il s’imaginait, mais bon. Sympa quand même.
Rentré dans la chambre d’hôtel, Paolo vérifia que tout était en ordre. Après une inspection minutieuse, il put conclure que personne n’avait bougé quoique ce soit. Pas un papier, pas un habit n’avait été effleuré, il pouvait en mettre la main au feu.
Il prit sa pile de chemise et la mit consciencieusement dans la valise, puis fit de même avec ses pantalons.
Il vérifia qu’il détenait encore les clefs de la consigne pour récupérer son arme. Puis il fit son sac de voyage pour les heures de vol à faire. Un roman, ses lunettes, son passeport et son billet d’avion, des somnifères si besoin était. Satisfait de ses préparatifs, il prit son téléphone portable et composa machinalement le numéro de Dora.


Mon chéri ? Tout va bien ?
Oui, je rentre demain. Tu seras à l’aéroport ?
Oui bien sur.
Lu va bien ?
En pleine forme, mais énorme. Elle vit toujours chez Juliana. Et les enfants de Snivi sont bien arrivés.
Quoi ? Les trois ? Tous à la fois ? Mais… La maison tient encore debout ?
Oui, il faut croire. Sinon, je voulais savoir… Lu ne vit plus chez elle, ni Danny, ni Snivi… On… On aménage ensemble ?

Je sais qu’on n’en a jamais parlé mais…
Oui. D’accord. On en parlera à mon arrivée tu veux bien ?
Oui oui, bien sur. Je… Je suis ravie.
Moi aussi. Je t’aime. À demain.

Une étrange exaltation s’empara de lui. Une famille, une femme et un enfant. Sa vie serait elle là ? Douce euphorie qui lui évitait de penser à ses actes qui hantaient ses nuits. Était il temps de faire amende honorable ?
Il savait que c’était impossible. Trop de chefs d’accusation, il était toujours en fuite. L’Italie le recherchait. Il mettait tout le monde en danger. Pourtant, travailler et savoir qu’en rentrant une femme qu’on aime nous attendait… c’était égoïste de sa part. si les autorités apprenaient avec qui Dora allait vivre. Mais il avait droit à cette part de bonheur. Sa sœur semblait avoir trouvé la sienne après tout.


Monsieur de Rossi ?
Hein ?

Surpris dans ses pensées, il n’avait pas entendu arriver Hou-Chi, son interprète et négociateur avec ses clients. L’homme de taille moyenne, dégageait une sorte de tranquillité de la classe moyenne. Ce genre de personnes médiocres que personne ne regarde mais qui connaissent tout et tout le monde. Il faut s’en méfier et gagner leur confiance.

Je venais vous saluer. Votre taxi arrive dans une demi heure. Il vous conduira directement à l’aéroport.
Merci à vous. Merci de votre aide.
Je suis navré que nous n’ayons pas eu réponse à vos interrogations.
Déjà il y a des pistes qui ont été éliminées. C’est un progrès en soi.
Certes. Permettez moi une requête.
Bien sur… Je vous écoute…
Transmettez mes salutations au Dragon quand vous le verrez.
Le dragon ? Vous parlez de Kim Young ? Mais il est retourné en Corée !

L’homme s’inclina et disparut prestement, laissant Paolo dans la doute le plus extrême.
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