Centre Psychiatrique

Invité

Citation :: Ici radio potins, la radio des petits malins !
Aujourd’hui à la une deux évènements qui nous viennent de Heaven Island :
Elisabeth Buchanon, la millionnaire fraîchement arrivée sur Heaven a disparu depuis plusieurs jours. Où est elle passée ? Que fait la police ? Notre enquête :
Elisabeth Buchanon était une femme dont on sait peu de choses. Amnésique, mystérieuse, belle à mourir. Elle s’était mariée à Joshua Buchanon, le neveu de son protecteur. Que lui est il arrivé ? Les rumeurs parlent d’un trafic d’art. Aurait il mal tourné ? Et son mentor et son mari ont eu aussi disparu… Affaire à suivre.

Deuxième affaire, c’est Jade Sibrieski. Tout le monde connaît notre top vedette !
Elle a fait un passage houleux sur Heaven puis un drame. Un matin on l’a retrouvé aux urgences. Un acte horrible. Violée et battue. Son agresseur court toujours. Depuis, aucune nouvelle de Jade. D’après nos sources, elle qui buvait déjà trop a remis son nez, tout à fait charmant au demeurant, dans la bouteille. Un de ses proches nos a confié au micro de radio potin qu’elle se trouvait en cure pour se battre contre l’anorexie. Nous vous… BZZZZZZZZZ

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH

Un hurlement terrible retentit. Le petit poste de radio vola à travers la pièce, venant s’exploser contre le mur d’en face.
Puis un gémissement sourd, des pleurs.
Jade, s’assit par terre, se recroquevillant, pleurant de tout son saoul, essayant en vain de lutter contre cette honte et cette rage qui s’emparaient d’elle si souvent. Elle mit sa tête entre ses jambes, ramenant ses bras sur ses cheveux comme pour se protéger de ce monde extérieur qui ne cherchait qu’à l’agresser physiquement et mentalement.

Depuis ce matin, on lui avait autorisé une petite radio pour reprendre contact avec le monde. Elle avait accepté avec joie, espérant un peu de musique. Les médecins avaient regardé ses réactions devant ses mélodies préférées.
Cela avait été des plus encourageant. Trois mois après son viol, Jade recommençait à parler, à se nourrir d’elle-même et acceptait de prendre ses médicaments.
Mais alors que les médecins étaient partis, la laissant seule avec une infirmière pour la surveiller, elle avait entendu son nom. Associé au viol. Ça, Jade ne parvenait pas à l’accepter. C’était trop dur, trop douloureux, trop humiliant.

L’infirmière sortit en courant chercher un médecin. Celui-ci rentra très vite dans la chambre, saisissant les bras de Jade.

Jade… Jade… ça va aller. Vous allez bien.
Noooooooooon… Laissez moi… C’est trop dur. Tout le monde le sait. Et moi? Je fais quoi?
Mais si. Nous avons progressé.
Non non non non non non non.

Jade devenait hystérique, se débattant, refusant ces gestes de compassion et de pitié qui l’humiliaient davantage.
Elle tenta de frapper le médecin. Celui-ci eu le simple réflexe de s’éloigner de prendre une seringue. À l’intérieur un somnifère.

Votre bras Jade.
NOOOOOOOOOOOON, pas ça… S’il vous plait… Je vous en prie. Pas encore.

Jade alternait entre panique et colère, ne sachant comment réagir pour qu’on la laisse simplement tranquille.
Finalement, on décida pour elle.
Deux hommes l’empoignèrent vigoureusement et la posèrent sans ménagement sur le lit alors qu’elle hurlait et se débattait pour qu’on la relâche.

Une douleur vive dans le bras.

Le flou se fit. Un doux cocon l’enveloppa, la laissant contempler le plafond les yeux mi clos.
Jade ne semblait pas prête de sortir d’ici.

Invité

Ambiance!

Jade reprenait doucement consciente. Elle percevait son corps, son environnement. Elle était sur un lit, aucun lien ne l’entravait cette fois, malgré sa dernière crise. Il faisait jour. De la fenêtre, au verre renforcé et légèrement teint, elle voyait la lumière au travers des feuille d’un arbre. Elle aurait juré que l’arbre était un peuplier, mais sa léthargie la faisait douter. Son elle, le matelas était dur. Trop à son goût. Elle aurait tellement voulu s’enfoncer dedans, s’emmitouffler sous une couette, sans laisser apparaître au dehors ne serait ce qu’un cheveu. Elle voulait se faire invisible, elle voulait disparaître. Elle voulait oublier et mourir.
Toujours ces vers d’Hamlet pour lui rappeler les conséquences de la mort… Elle se retenait, elle espérait.
Les médecins lui disaient qu’elle allait mieux.
Jade roula sur le côté, se recroquevillant sur elle-même.
Physiquement ça allait. Plus de marque de coups depuis. Plus de douleur aux côtes ou au nez. Plus rien de physique. Mais son esprit criait, hurlait. Qu’avait elle fait pour mériter ça ? Et LUI ? Où était il ? Culpabilisait il ? Avait il fait une autre victime ?
Elle s’était laissée prendre à son propre jeu et aujourd’hui… Il ne restait plus rien d’elle. Pas un seul membre de sa famille n’était venu.
Elle aurait tellement aimé se venger, qu’il souffre autant qu’elle souffrait.

Elle restait là prostrée, dos au mur, dos à la porte d’où elle savait que des infirmières vérifiaient ses faits et gestes.

Que fallait il qu’elle fasse ? Elle voulait tellement que tout ça s’arrête. Mais ce « ça »… Que représentait il ?
Tellement de questions et si peu de réponses.

À qui manquerait elle ? Aux paparazzis qui passaient leur temps à distiller leur venin ? Ils n’avaient pas conscience du mal qu’ils faisaient aux autres. Du mal qu’ils lui faisaient.
Elle ne guérissait pas. Elle ne guérirait pas. Elle ne le voulait pas… Ou plus. À quoi bon ?

On entra alors.

Elle n’avait pas le courage ni l’envie de se retourner et de voir un médecin lui administrer un calmant ou une infirmière lui tendre ses pilules. Mais pas le choix.
C’était l’heure du repas.
Bon gré mal gré elle se redressa. Si jamais l’envie lui prenait de refuser, les conséquences seraient trop douloureuses. Elle ne voulait pas être encore malmenée.

Le plateau repas. Une brève inspection la découragea. Couverts en plastique, verre en plastique… rien pour se blesser.
Un bref soupir de découragement. Elle n’aurait jamais la paix il faudrait se résigner.

Sagement elle mangea.

Immonde.

Du poulet froid. Avait il été seulement cuit un jour ? Des légumes… avaient ils connus le soleil ?
Un rire froid et cynique monta dans la gorge de Jade. Elle se retint. Inutile d’inquiéter davantage le cortège médical qui l’accompagnait dans tous ses faits et gestes.

Soudain…

mais oui… bien sur…

Ces fleurs…ce vase… il semblait scellé dans le meuble. Pour éviter qu’on ne le casse sans doute.

Jade se leva rapidement. À peine sur ses pieds, le sol se mit à bouger. Elle dû se rasseoir mais elle avait une idée. Il fallait faire vite.
Il lui restait au plus vingt minutes avant qu’une infirmière ne passe voir si elle avait mangé.
Elle ôta tout ce qu’il y avait sur le plateau et enleva les fleurs du vase. elle entoura le vase de ses deux oreilles et commença à fracasser le plateau dessus.
Trop de bruit. Pas assez de résultat. Mais elle continuait. Elle avait du mal à lever les bras mais elle y arriverait. Soudain. Des éclats de verre à ses pieds. Elle y était.

Elle commença à farfouiller dans les débris pour trouver un morceau qui lui convenait. Instinctivement, elle retirait ses mains quand elle se fichait de petits éclats dans les doigts. On reste coquette jusqu’au bout.

Et pis… là… Ce grand tesson… Si effilé… un appel… il lui disait qu’il était là pour elle. Elle s’en saisit… maintenant… elle devait s’installer… Oui… Voilà… Qu’elle soit jolie même morte…

Elle s’installa sur son lit. Elle prit ses cheveux dans une main et les déposa délicatement sur le côté gauche de son visage. Elle avait repris ses oreillers et malgré les éclats de verre qui se plantaient dans son dos, elle ajusta sa position.

Tout était prêt. Elle était prête. Elle tendit son poignet gauche.
D’abord, une petite coupure.

Ça pique…
Bientôt je n’aurais plus mal.

Un mince filet de sang. Pas assez longue ni profonde, une simple estafilade.
Alors dans un ultime élan, Jade se planta violemment le tesson dans le poignet, poussant un cri qu’elle avait du mal à étouffer. Puis, telle une Hara Kiri… elle ramena le tesson vers le coude, elle le faisait de manière vive. Ça passerait plus vite.

Le sang s’étalait déjà sur le lit. Ces draps si blancs prenaient une couleur presque noire. Le liquide était poisseux.
Jade avait le cœur sur la bouche. Elle allait vomir. Trop de sang. Et cette odeur acre. La mort sans doute. Déjà ?

Le temps défilait et elle attendait là, les yeux clos, espérant que son souffle cesse.
Et la porte s’ouvrit alors.
Trop tard. Pour qui ?

141.

(Entre-temps à la villa de Salsa..)

Ambiance..

Salsa regardait par la fenêtre, un paysage aux couleurs d’été, aux couleurs du paradis, mais elle ne voyait plus qu’une palette grise et uniforme. Plus rien n’avait d’intérêt pour elle. Tout était devenu si terne, vide de sens. Au dehors le soleil brillait, il faisait si chaud, les baigneurs et touristes avaient envahi les plages brûlantes…

Mais elle, elle avait si froid et plus rien ne savait la réchauffer, son corps était en vie, mais son âme était morte. La vie refusait de la quitter, alors que son cœur refusait de vivre..

Depuis peu, ils l’avaient transféré dans le service psychiatrique.

« profonde dépression…graves troubles de la perception du temps….confond la réalité et ses souvenirs.. »

Chaque jours, ils lui imposaient des exercices afin de renforcer ses muscles. A présent elle tenait debout, mais faisait peur par sa maigreur, malgré l’ampleur de la chemise dont on l’avait affublée. Le vêtement ne cachait pas les traits tirés, les joues creuses, le regard vide. On avait fini par lui nouer les cheveux en une natte dans le dos, elle-même n‘y prêtait plus aucune attention.. Des infirmières, ainsi qu’Alessandro s’occupaient d’elle régulièrement, il passait la voir à tout moment de la journée, inquiet pour sa patiente. Mais Salsa ne laissait plus rien l’atteindre.

« si vous ne mangez pas un peu plus, nous allons être obligés de vous remettre la perfusion! C’est vous qui voyez! »

Les paroles du médecin avaient été dures et sonnaient comme un avertissement, mais Salsa n’en avait que faire. Même les aliments étaient d’un insipide et la faim l’avait quitté comme l’envie de vivre. Elle ne tenait pas à prolonger cette torture. Elle se plongeait le plus longtemps possible dans le sommeil, fuyant la réalité pour rejoindre des cauchemars qui troublaient chacune de ses nuits et la réveillaient en sursaut avec toujours cette sempiternelle prière…

- non !! Laisse moi…

Ses journées étaient rythmées par les séances de physiothérapie et ses visites au psychiatre du groupe, sinon elle s’efforçait de dormir, oublier …ne plus ressentir…Ses proches avaient demandé à la voir, enfin ses proches, Elsie, George, Jo et Tom…et surtout Danny qui désespérait que les services l’empêchaient d’approcher sa protégée. Quand à Johnny, il avait quitté l’île..Une douleur vive dévorait ses chairs.. Il était parti..tout était de sa faute, à elle…

« ..pourquoi refusez vous de regarder? »

La psychiatre lui avait tendu un magazine avec la photo de Johnny à l’aéroport, mais Salsa s’était détournée..

« ….laissez-moi…
… Il est parti, il a prit l’avion…
… … …
… vous ne dites rien? …
.. … …
… Salsa, vous pouvez encore faire quelque chose pour que les choses changent!…
… Nooon, c’est trop Tard !! Vous ne comprennez pas !! Trop tard !! »

La séance s’était encore finie en crise et une dose de somnifère avait été injectée rapidement pour que Salsa se calme.. Tout prenait trop vite de trop grandes proportions…Elle ne comprenait pas pourquoi, tous ces médecins la torturaient encore et encore, elle avait pourtant été claire, elle ne voulait plus vivre. Mais apparemment, on lui refusait ce droit…Elle s’enfermait dans un mutisme, mais la psychiatre faisait tout pour la faire sortir de ses gonds…

Ils avaient eu un dossier sur la jeune femme, mené une enquête… Salsa était une femme de caractère à la colère facile. Pourtant depuis qu’elle avait été admise, ils n’arrivaient plus à obtenir d’autres réactions que des crises de larme et un replis systématique sur soit.. Salsa refusait toute aide, refusait de voir ses amis, refusait de lutter pour vivre..

Lors d’une synthèse de groupe entre les différentes personnes qui s’occupaient de la jeune femme, il devint évident qu’il fallait trouver une solution rapidement. Tous savaient qu’on ne pouvait pas forcer quelque un à vivre, s’il ne le souhaitait plus..

...

142.

Ambiance..

Le paysage défilait derrière la vitre de la voiture. Alessandro au volant, jetait de temps en temps un coup d’œil inquiet à Salsa qui comme à son habitude restait murée dans son silence. Il avait osé l’incroyable, en entendant les médecins dire que Salsa n’irait pas loin en continuant sur ce chemin qu’elle avait chois, celui de baisser les bras. Lui refusait d’accepter une telle chose, il avait alors décider de tout tenter pour lui redonner l’envie de se battre.

Il lui avait parlé doucement comme à chacune de ses visites, il l’avait aidée à s’habiller, en lui disant qu’il lui réservait une surprise. Elle ne s’était pas opposée, Salsa ne s’opposait plus, se laissait faire sans plus réagir. Il l’entraîna à sa suite, hors de l’hôpital sur le parking privé des employés, l’avait fait monter à bord de sa voiture, et à présent roulait en direction de la plage, pas celle publique, mais celle sauvage que peu de gens connaissaient…

Arrivés à destination, il coupa le moteur, fit le tour de la voiture et l’aida à en descendre. Salsa très crispée se laissa guider jusqu’à la plage.

- Vous pouvez retirer vos chaussures, Salsa.. Vous serez mieux ainsi.. C’est pas bien plus agréable de sentir le doux contact du sable sur vos pieds?. Et le soleil, quelle belle journée non?

Voyant qu’elle restait debout sans bouger, en fixant la mer, Alessandro l’aida à retirer ses chaussures.

- vous verrez, c’est bien mieux comme ça..

Alessandro s’éloigna de quelques pas, en sautillant joyeusement dans le sable.

- C’est génial non?…

Mais Salsa regardait la mer face à elle, le vent soufflant doucement sur son visage…Elle se souvenait de la dernière fois qu’elle était venue sur une plage..

Johnny et elle… La douleur à nouveau s’éveilla, mais cette fois le flot de souvenir fut plus fort que sa volonté de faire taire sa mémoire….
Il l’avait attirée contre lui, pour l’embrasser tendrement.. Jo et Tom étaient resté au sommet de la colline, pour les surveiller à distance, afin de leur laisser un peu d’intimité… Il lui avait murmuré à l’oreille…

"- C'est un endroit idéal pour pic-niquer et.. te faire l'amour."

Elle s’était plaquée contre lui pour lui rendre un baiser fougueux. Puis il s’était écarté, un sourire malicieux sur les lèvres.

"- Prend ton mal en patience mon amour.. Plus on attend et..
- .. Meilleur c'est, oui."

Ils avaient abandonné leurs tongues pour tremper leurs pieds dans l’eau.. Salsa se rapprocha du bord de l’eau, jusqu’à sentir le contact frais des vagues qui venaient lécher ses pieds.. Ses pensées toujours tournées vers ce jour.

"- Dommage que je ne puisse pas me baigner..
- .. oui.. mais tu peux toujours aller dans l'eau.. si tu ne mouilles pas ton épaule, ça ira..
- .. c'est vrai.. et puis si jamais je perds pieds.. j'ai ma sauveteuse attitrée avec moi.. il te manque juste le maillot une pièce, rouge..
- .. Roh.. oui.. mais j'ai préféré prendre un deux pièces plus.. aguicheur..
- Mmm.. Montres-moi ça."

Un sourire triste éclaira un instant le visage de Salsa….Des souvenirs si doux….

- Salsa, vous souriez? Ça y’est !! Je vous ai vu! Vous avez souris!!
- non…
- si.. Je vous ai vu sourire.. Et ça me fait tellement plaisir..

Salsa secoua la tête et s’éloigna, retrouvant son visage d’avant.

- A quoi bon! C’était avant…
- avant? Quoi donc? A quoi vous pensiez?
- a lui.. Johnny

Sa lèvre se mit à frémir. Il ne fallait pas qu’elle parle de lui, il ne fallait plus qu’elle pense seulement à lui.. Elle devait oublier, tout….tout était fini..

- il vous manque n’est-ce pas?

Salsa dévisagea Alessandro, le regard douloureux, presque suppliant..

- Non Non !!
- je ne vous crois pas Salsa ! Combien de fois je vous entends l’appeler la nuit!
- Non, il ne faut pas …je ne dois pas!
- Mais pourquoi?

Elle se détourna de lui et se replongea dans la contemplation de la mer…

- je n’en ai plus le droit….. Je ne veux plus souffrir.. Plus jamais…
- je sais ..vous avez déjà beaucoup souffert.. Mais il est venu……il est venu vous trouver à l’hôpital, il était si heureux de vous retrouver.
- Non.. Taisez vous…
- non Salsa, je ne me tairai pas…Johnny a passé de nombreuses nuits à votre chevet, il..
- NON.. IL n’était pas LAA Quand ce monstre a voulu me tuer !! Il n’était pas là quand il.. M’a forcée à l’épouser.. Il n’était pas là… il n’a rien fait……..il n’est pas venu me chercher…

Salsa tomba à genoux dans le sable aussitôt rejointe par Alessandro.

- vous lui en voulez, mais je comprends…

Elle se dégagea brusquement, avec rage, avec colère, retrouvant ses vieilles armes.

- Non, vous ne comprenez pas !!

Elle hurlait….et se redressa, fatiguée comme si elle avait parcouru un cent mètre en courant.

- Vous ne comprenez rien!! Je lui en veux .. Mais de toute façon, Julian a tout détruit…il m’a volé mon bonheur…notre histoire…il… m’a …obligé….à l’épouser…….il a tout détruit.. Il m’a détruite.. Comment voulez-vous que Johnny veuille encore de moi quand il saura ??.. Il.. Il m’a obligé à signer..il il a tué ce prêtre….j’ai signé.. Vous comprenez ?? J’ai signé ce papier.. Je suis légalement la femme de cette ordure….Je ne supporte pas l’idée de vivre en sachant cela….Je préfère mourir que de l’avouer à Johnny.. Oh mon dieu… pourquoi….

Perdue dans les méandres de sa folie, Salsa tentait de se convaincre, mais la vérité était peut-être tout autres. Elle avait tellement peur de perdre ce qui comptait le plus à ses yeux. Elle ne supporterait pas de ne voir plus que de la pitié dans son regard. Plus le temps passerait, plus il la verrait comme une victime et plus comme la femme fière et forte qu’elle avait été. Salsa avait tout perdu… Sa dignité, sa fierté.. Ce qui avait fait d’elle la femme que ses fans aimaient que Johnny avait aimé.

Alessandro ne comprendrait pas son raisonnement, personne ne pouvait plus la comprendre à présent. De longs mois de stress, poursuivie par ce malade, l’enlèvement, tout s’était transformé en tragédie, bouleversant l’équilibre de son esprit, transformant une femme de caractère en être fragile, détruit.
Et Johnny valait tellement mieux que ça.

Alessandro s’approcha doucement, et la prit par les épaules pour l’aider à se redresser. Salsa le regarda lui sourire gentiment et sut que personne ne comprendrait jamais .. A cause de cet enlèvement, Salsa ne serait plus jamais la même, elle avait perdu le goût de se battre.. Et qui sait si elle retrouverait le courage de se regarder à nouveau en face un jour, et de supporter le regard de Johnny?

- Venez , Salsa.. Je crois qu’il est temps qu’on rentre à présent.. Si je tiens encore à ma place.. Je crois que j’ai bien fait de vous faire sortir un peu de cet hôpital, non?..

Salsa le dévisagea un instant, sans rien ajouter. Ils rejoignirent tous deux la voiture et retournèrent au Heaven Island. Alessandro n’avait pas tord, cette sortie avait au moins permis à Salsa de parler de ce mal qui la rongeait depuis qu’elle s’était réveillée.

Précédemment

Alessandro arriva à l’hôpital, salua les différentes infirmières jusqu’à son service. Il prit des nouvelles de ses patients auprès d’elle puis se dirigea directement vers la chambre de Salsa. Il entra doucement le sourire aux lèvres comme d’habitude.

Celle ci était assise sur un fauteuil à coté d’une fenêtre, elle regardait dehors, le regard vide. Il s’approcha doucement jusqu’à être à sa hauteur. Il l’appela une première fois mais elle ne réagit pas. Il s’agenouilla en face d’elle et retenta sa chance :
- Salsa ! Vous m’entendez ?

Elle tourna la tête et le regarda sans réagir, sans un sourire. Elle était sur le point de retourner la tête quand Alessandro l’en empêcha d’un doigt posé sur son menton.
- Salsa ! Ecoutez-moi. J’ai une bonne nouvelle pour vous.
- Laissez-moi ! vous pouvez rien pour moi.
- Et bien détrompez-vous ! Un avocat de ma connaissance m’a confirmé hier ce que je pensais. Votre mariage est caduque et peut donc être annulé. Voulez vous le faire annuler ?

( réponse ====> ICI )

Police Nombre de messages : 16 Age : 36 Date d'inscription : 23/09/2007

6.

Ambiance

Un homme assis dans un fauteuil, le regard perdu dans ce qui reste de ses pensées. Christian entre sans frapper dans la chambre et s’approche de l’homme qui ne le remarque même pas.
Il s’assied en face de lui et le regarde avec tendresse.

Bonjour

L’homme s’aperçoit enfin de sa présence et lui fait un grand sourire.

Tu vas bien ? Tu n’as besoin de rien ?

Non tu es bien gentil. On me traite comme un roi ici.

Son sourire s’efface et son regard se fige sur un magazine ouvert sur une page de publicité. Quelques mots incompréhensibles sortent de sa bouche. Christian comprend que ces mots ne lui sont pas adressés. Le destinataire n’est autre que ce mannequin vêtu d’un pyjama qui pose dans le magazine.

Une larme coule sur le visage du jeune policier.

Tu pleures ?

Non ce n’est rien.

Le vieil homme lui décroche à nouveau un sourire.

Tu sais, j’ai un fils qui devrait avoir ton âge.

Je sais…c’est moi Papa !

Le silence s’installe dans la chambre de l’hôpital. Un jeune homme regarde avec affection un père qui ne le reconnaît plus. Qui ne sait plus qui il est.

146.

( Auparavant, sur le toit de l'hôpital..)

Une heure.. C’était le temps que Johnny était encore resté avec elle, après le départ d’Alessandro. Peu de mots avaient été échangés mais tant de regards, ses mains qui avaient frôlé son visage, arrangeant une mèche de cheveux. Il avait fini par la gronder pour sa maigreur et lui arracha la promesse qu’elle allait s’alimenter à nouveau correctement. Elle le ferait, pour lui…. Puis il était parti, à contre cœur, chassé par l’infirmière de garde, laissant Salsa à nouveau avec ses fantômes et ses angoisses. Et cette peur qui lui rongeait les entrailles. Elle n’avait rien dormi, trop agitée, trop inquiète, s’efforçant de ne pas trop penser au lendemain.. Se remémorant leurs derniers instants avant qu’il ne quittât la chambre.

Enfin un nouveau jour s’était levé… si important pour Salsa qui resta longtemps à la fenêtre, assise sur le fauteuil à regarder au dehors…nouveau jour, nouvelles promesses…peut-être.. Elle ne devait pas s‘avancer trop vite...
Dans quelques heures, ils avaient rendez-vous avec cet avocat, et ce serait une véritable épreuve pour Salsa, mais une fois que ce mariage serait annulé, alors oui, elle pourrait envisager un avenir. Ce matin là, elle prit un premier petit déjeuner léger, le premier depuis bien longtemps.. Son estomac n’était plus habitué, si elle ne voulait pas se rendre malade, il fallait commencer doucement…Mais elle mangea suffisamment pour prendre quelques forces. Elle en aurait besoin tout à l’heure.

Alessandro vint comme promis la retrouver au début de sa tournée. Il s’efforça de la rassurer, la sentant extrêmement tendue.

- Je pourrais vous donner quelque chose, pour vous aider à vous détendre..si vous voulez..

Elle avait refusé, préférant garder toutes ses facultés pour ce rendez-vous. Puis le premier sourire de la journée avait éclairé son visage quand il avait reparu à la porte de sa chambre. Johnny poussait le même fauteuil que la veille, il avait amené des vêtements pour elle, mais surtout, il était venu...

- Bonjour mon ange..
- Johnny..

Ils se retrouvèrent comme la veille pour une nouvelle étreinte, échangeant soupirs et baisers…Salsa était soulagée, un poids venait de s’envoler…C’était si simple, il était là, et déjà elle se sentait mieux. Front contre front, elle ferma les yeux, goûtant à ce moment privilégié…

- Tu as déjà déjeuné?
- oui..
- c’est bien…

La bouche de Salsa se releva en un sourire.. Elle progressait vite.

- Regarde je t’ai amené de quoi te changer, je sais que tu aimes paraître à ton avantage..

Le sourire retomba, Salsa prit les affaires et hocha la tête.

- oui, merci d’y avoir pensé. Je vais me changer…

Elle quitta l’étreinte rassurante pour se diriger vers la salle de bain de la chambre…une fois la porte fermée, elle respira profondément. Personne n’avait dit que ça serait facile. La Salsa que Johnny avait connu, l’actrice brillante, la femme de caractère faisait partie du passé. La jeune femme qui se regarda dans le miroir, ignorait encore ce qu’elle serait demain. Elle devait se retrouver une identité, retrouver sa dignité, mais pour ça, il fallait absolument faire annuler ce mariage, veuvage ou pas…c’était primordial.. Symbolique… Il n’y avait qu’un homme qui pourrait devenir son époux pour toujours, et celui-ci justement s’inquiéta…

- Salsa? Tout va bien?…
- oui, oui ça va.. J’arrive.. Attends…

Elle enfila rapidement les vêtements chics… un ensemble classic, pantalon souple noir et shirt dégageant les épaules… il y avait la veste légère assortie ainsi que les escarpins.. Un coup d’œil dans le miroir lui rappela la pâleur et la maigreur de ses traits…Mais bientôt elle irait mieux, demain…ou peut-être après demain…Perdue dans ses pensées, elle ne réalisa pas que le temps continuait de s’écouler.. La voix de Johnny la rappela à la réalité.

- Salsa?

La jeune femme ouvrit la porte, s’efforçant de sourire, intimidée de se voir observée de la sorte par Johnny.

- Voilà.. Je suis prête…
- Monsieur Cash, vous nous la ramènerez après votre rendez-vous, je vous ai obtenu une permission expresse pour affaire urgente, et ensuite les médecins veulent la voir pour un nouveau bilan. Mais je crois qu’il sera bien plus positif que le dernier.

Alessandro leur sourit, tandis que Salsa réfléchissait, encore perdue dans ses pensées…

- le dernier?
- oui, c’était avant-hier Salsa…
- j’avais oublié… je croyais que c‘était lundi…que hier....

Troublée car elle n‘arrivait plus à se souvenir du jour qu‘ils étaient, elle s’interrompit en baissant les yeux. Réalisant son malaise, Alessandro la rassura.

- Ne vous inquiétez pas, vous avez encore quelques soucis avec la notion du temps, mais tout va très vite se remettre en place.

Gênée de se voir prise ainsi en défaut, elle fit un pas vers la porte.

- on y va?
- Il serait peut-être plus sage de t’installer sur cette chaise…
- Mais je..

Les deux hommes lui jetèrent un regard amusé.. Voilà qu’elle ne se soumettait plus systématiquement. Surprenant les sourires, elle s'était interrompue :

- Quoi?..
- .. Euh.. Utilisez le au moins jusqu’à la sortie de l’hôpital, il s’agit surtout du règlement…Mais à vous voir, je suis certain que vous n’en aurait très vite plus besoin…

Salsa acquiesça et s’assit dans le fauteuil qu’aussitôt Johnny poussa vers la sortie…Dans le couloir, elle vit les gardes du corps de Johnny et posant une main crispée sur la sienne, elle leva son visage vers lui.

- les journalistes…

Elle les avait complètement oublié..

- Il n’y a personne, je suis passé par les urgences pour venir.. Nous pourrons sortir en toute discrétion..

Salsa ne répondit plus rien, rassurée en partie, mais craignant soudain de quitter cet endroit qui était devenu un nouveau cocon de sécurité pour elle, elle qui détestait tant les hôpitaux.

...

( suite, au bureau de l'avocat...)

149.

( auparavant sur une route menant à l'hôpital..)

Engine Room: a perfect Lie

D’une démarche digne d’une star, Salsa pénétra dans le vaste hall de l’hôpital.. Apprendre à tirer un trait sur le passé… au fur et à mesure de ses pas, ses pensées vagabondaient dans son esprit.. Ne plus penser à lui… L’ascenseur s’ouvrit, elle s’y engouffra avec Jo et Tom qui ne voulaient plus la lâcher d’une semelle, la porte se referma.. Être forte…. Le regard de la jeune femme fixant la paroi de l’ascenseur devant elle brillait d’un éclat particulier, mais pour celui qui la connaissait bien, il aurait deviné d’emblée que c’était un masque qui cachait sa peine, comme souvent…

Chacun de ses muscles étaient tendus à l’extrême, subissant un terrible effort de volonté pour lutter plutôt que tomber.. Non, Salsa Inferno ne tomberait plus, elle serait plus forte…Sans hésitation aucune, la jeune femme se dirigea vers le poste des infirmières…

- le docteur est-il là?
- euh bonjour mademoiselle Inferno..
- …
- oui, il fait la tournée des malades, il ne devrait pas tarder à venir vous voir..
- je veux le voir tout de suite..
- mais il vous suffit de patienter un peu et..
- j’ai dit que je voulais le voir tout de suite!

Les deux infirmières qui se trouvaient dans le local levèrent vers Salsa un regard surpris avant d’échanger un autre entre elles, cherchant la réponse dans le regard de l’autre, mais évidement aucune des deux ne l’avait.

- C’est simple, s’il ne peut venir à présent, je quitte l’hôpital sur le champs…
- mais c’est qu’il y a un règlement administratif, vous ne pouvez pas..
- Je n'en ai que faire de votre règlement!

Salsa tourna les talons s’apprêtant déjà à repartir quand elle aperçut le médecin qui s’était occupé d’elle jusque là, venir à sa rencontre..

- A vous voilà de retour.. Votre rendez-vous s’est-il bien passé?
- parfaitement..
- docteur, mademoiselle Inferno désire rentrer chez elle..

L’homme échangea un regard surpris avec l’infirmière et posa ses yeux sur la jeune femme.

- ce n’est pas sérieux?
- Je n’ai jamais été plus sérieuse.
- vous ne pouvez pas, voyons..
- et pourquoi cela?
- vous êtes encore en traitement, il vous faut encore du temps avant de..
- j’ai déjà assez perdu du temps comme ça.. À présent je désire rentrer chez moi.
- mais je ne crois pas que…

Perdant patience, Salsa le fusilla du regard, et d’un ton qui claqua comme un fouet, elle répliqua, avec une belle assurance:

- Si vous voulez m’imposer de rester dans cet hôpital, où j’estime pour ma part avoir passé trop de temps, je vous colle un procès sur le dos pour internement abusif.
- Quoia??? Mais.. Mais voyons, mademoiselle, c’est pour votre bien!
- alors pour mon bien, signez donc ces fichus papiers administratifs pour ma sortie..
- Je ne peux pas… vous me semblez encore très perturbée..

Le ton avait faibli, peut-être était-ce le regard que la jeune femme posa sur lui, les yeux noirs semblèrent le figer sur place. Jo et Tom s’étaient détournés, craignant le pire.. Mais Salsa resta calme et c’est d’un ton glaciale qu’elle répliqua:

- Ha je suis perturbée.. Et que me conseillez vous?.. Passer encore une semaine ou deux parmi ces malades? Ou retourner auprès des miens?.. Ou mieux encore, peut-être que quelques calmants feraient leur petit effet?
- Je peux vous prescrire quelque chose si vous le désirez.
- Mais en quelle langue dois-je vous parler?? Je vous dis que la seule chose que je désire c’est rentrer !

Exaspérée, Salsa soupira..

- Je crois que je perds mon temps…
- j’ai peut-être la solution pour mademoiselle..

L’actrice se tourna brusquement vers Alessandro qui venait d’arriver…Comme à son habitude, il était tout sourire, ne se laissant pas démonter par la colère évidente de la jeune femme, bien qu’il n’avait encore jamais découvert cette facette de sa personnalité..

- Je pourrai lui rendre visite régulièrement afin de m’enquérir de sa santé, voir si tout va bien pour elle…

Salsa fronça les sourcils, mais ne dit rien, et regarda le docteur pour avoir son avis.. Celui-ci marmonna…

- hum.. Oui, des visites régulières, journalières.. Soit, puisque vous semblez savoir vous entendre avec mademoiselle, monsieur Liora, je vous confie les visites à domicile chez cette patiente..
- bon alors vous les signez ces papiers de sortie?

Le docteur la dévisagea par-dessus ses lunettes carrées, puis l’invita à la suivre dans son bureau.. Un peu plus tard, Salsa se sentait déjà un peu mieux sur le parking de l’hôpital.. Alessandro l’avait suivi jusqu’à la berline:

- Je passerai vous voir plus tard, et puis nous conviendrons de ce qui vous arrange le mieux..
- oui, merci Alessandro.. C’était une proposition généreuse de votre part..
- oh ça me fait plaisir..
- peut-être changerez vous d’avis bientôt…Passez quand vous voulez, Alessandro, je donnerai des recommandations aux gardiens..

Elle ne lui donna pas son adresse, mais elle ne doutait pas qu’il sut rapidement trouver la villa de la star.. Ça n’était un secret pour personne sur Heaven Island.. Tom lui ouvrit la portière alors que Jo se glissait devant le volant.. Salsa s’engouffra dans la voiture, jetant un dernier regard à l’hôpital, à cet endroit, où elle avait failli se perdre…ça faisait partie du passé, à présent.…

...

Alessandro passa la fin de la journée à rendre visite à ses anciens patients et qui allait redevenir les siens avec le départ de Salsa Inferno de l'hôpital. Chacun d'eux était ravi d'apprendre qu'Alessandro reprenait son service comme avant. Il avait eu droit "Ah ben voilà qui rend cette journée encore plus magnifique", ou "Je suis ravie de l'apprendre!" ou encore "vivement demain !"

Il avait finit plus tard qu'il ne le pensait et se sentit mal à l'aise en voyant l'heure, il avait dit à la jeune femme qu'il passerait plus tard dans la journée... mais là c'était vraiment tard ! Son cas de conscience le travaillait toujours quand il croisa le responsable du service.

- Oh Bonsoir Alessandro, vous travaillez bien tard ce soir ?
- Oui ! Je viens de faire ma visite mais celle-ci à durer bien plus que je ne lavais prévu. Je ne vais pas pouvoir rendre visite à notre patiente... et cela me dérange quelque peu. Répondit le jeune homme.
- Ne vous inquiétez donc pas.. elle a besoin de repos ! Il faut qu'elle évite tous stress, toutes émotions forte. Je suis sûr qu'elle ne vous en voudra pas... si elle s'en est apperçu bien sur !
- Combien de temps pensez vous que doivent durer mes visites ? demanda Alessandro doutant de la dernière reflexion du médecin.
- Pas plus de deux heures... et insister pour qu'elle se repose, qu'elle n'est pas trop de visite. Et surtout pas de stress, qu'elle ne reprenne pas son travail par exemple. Ajouta t-il en voyant le regard inquisiteur du jeune homme.
- TRès bien merci ! J'irais la voir demain matin avant de prendre mon service. Je suppose que vous souhaitez que je passe vous donner des nouvelles ? demanda t-il le regard amusé et le sourire sur les lèvres.
- Bien évidement Monsieur Loira ! Passez donc à 13h avant mes visites. Répondit le responsable le visage fermé, il n'avait pas vu la pointe d'humour d'Alessandro.
- A demain Docteur ! lui dit-il le sourire s'effacant de son visage.
- A demain.

Il laissa le docteur partir avant de se diriger vers le bureau des infirmières. Celles-ci le chambrèrent sur ses horaires et il précisa la possibilité d'un retard dû à son rendez-vous avec le responsable le lendemain matin mais ométa celui avec Salsa Inferno.
Cependant, il demanda à avoir accès à son dossier prétextant un oubli de signature. L'infirmière en chef bien que doutant de la véracité de ses dires, lui donna le dossier. Il le parcoura rapidement et mémorisa son adresse personnelle, avant de prendre son stylo et de signer l'acte de sortie (déjà fait par le responsable du service).

Il redonna le dossier et sortit calmement du bureau. Il ferma la porte répétant dans sa tête l'adresse de l'actrice. Il rentra chez lui, ce qu'il n'avait pas fait depuis un moment.

Alessandro, à peine arrivé dans son service, fut appellé par son chef, comme il s'y était attendu... trop impatient de connaitre l'état de la Star. Le jeune infirmier se rendit donc directement dans son bureau, frappa à la porte et entra avant de la refermer derrière lui.

- Bonjour Monsieur, vous m'avez demandé ?
- Bonjour... ah ! oui... Alessandro ... alors comment va t-elle ?
- Bien... elle va bien contenu des circonstances.
- Ou en sont ses pertes de mémoires? Son choc émotionnel est-il toujours aussi important ?
- Elle a encore quelques pertes surtout au niveau temporel... elle est aussi encore un peu nerveuse mais cela va bien mieux. Finalement d'être rentrée chez elle lui réussit pas mal !

- Est-ce vrai que son ami est partit ? Comment gère t-elle cela ?
- Oui c'est vrai ! Et elle le gère comme toute femme amoureuse délaissée par l'homme qu'elle aime. Mais elle n'est pas seule ! Maintenant puis je retourner auprès de mes patients ? Al prit soin de ne pas préciser qui accompagnait la jeune femme ainsi qu'elle reprenne son travail. Il se doutait bien que la nouvelle n'allait pas rester secrète longtemps mais ce temps de gagner serait bénéfique à Salsa.

- D'accord ! D'accord ! Faites. Continuez à aller la voir, je suis inquiet pour elle. Alors tenez moi au courant, je vous prie.
- Bien monsieur ! **Tu parles tu es surtout inquiet pour ta réputation au cas où elle s'en remettrait pas !** pensa t-il tandis qu'il se dirigeai vers la sortie et lança un "Au revoir" des plus froid.

Le jeune infirmier retourna, donc à son poste, s'occupa de ses patients pendant le temps que dura sa garde. Il ne pouvait s'empêcher, toutefois, de penser à Salsa, à chaque fois qu'il avait une pause : il se demandait comment allait se passer la journée qui s'annonçait pour elle. Afin de continuer au mieux son travail, il décida d'attendre le matin, en prenant soin de choisir une heure décente, pour lui demander un rendez vous en soirée.

Alessandro du attendre sa pause déjeuner pour connaitre la décision de la jeune actrice. Ce fut la voix de son assistant qui lui fit savoir qu'elle préférait un autre jour. Il rappella aussitôt Salsa lui demandant un rendez-vous d'ici la fin de la semaine mais ne put s'empêcher de faire transparaitre son inquiétude à son sujet. En effet, il indiqua sur le répondeur la fin de sa garde, et qu'il se tenait prêt au cas où elle accepterait de le recevoir.

Une fois raccroché, il se traita d'imbécile : il n'était pas convenable d'insister autant, même de la part d'un infirmier, auprès d'une jeune femme. Alessandro allongea de cinq minutes sa pause pour se resaisir et retourna à ses patients du mieux qu'il put compte-tenu de sa fatigue, de son émotion encore palpable. Cela devait se voir sur son visage car à plusieurs reprises, on lui demanda s'il allait bien.

L'heure fatidique approchait inéxorablement, et le jeune homme pensait à la jeune femme dès que le rythme ralentissait. Serait-il en train de tomber amoureux d'une de ses patientes ?

Un message de Chick, l'assistant de Salsa confirma la possibilité d'un rendez vous le lendemain soir.

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