Loin de tout...dans la campagne d'Heaven

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A quoi tu joues Bok-Goo, je te l’ai dit j’ai une tonne de…
N’enlève pas ton bandeau !!!! Interdit !!!!
Les lèvres pincées la jeune femme, installée dans la mercedes décapotable gris métallisée, affiche une moue boudeuse.
Impatiente, elle fait claquer ses ongles sur le rebord de la portière qui finit par la libérer.
Sa petite main entre en contact avec la chaleur d’une autre, deux fois plus grande, forte et rassurante….
Viens….
Elle se lève, sent le vent s’engouffrer sous les voiles de la petite robe d’été qu’il lui a présentée ce matin…juste avant de la pousser dans la voiture, les yeux bandés….
Bok-Goo j’ai une tonne de choses à préparer pour le voyage, je n’ai pas le temps de…
Tu as deux jours de plus…Na-Yung m’a dit que le Phénix voulait encore passer un peu de temps avec son fils tu vois….je lui ai donc demandé un congé exceptionnel de deux jours…..juste toi et moi….
De surprise, sa bouche s’arrondit, délicieuse…le genre de fruit qu’il se retient de goûter…parce qu’ il a tant à lui montrer encore….
Juste pour un sourire….des étoiles dans les yeux, capables de réchauffer le plus froid des hivers….
Tu as demandé à Na-Yung ?
Mmm ? Non à Juliana…je lui ai expliqué…et comme elle voulait elle aussi passer du temps avec celui qu’elle aime….
Mei-Ri hoche la tête…pensive….
Juliana..l’autre, celle qui possède dit-on l’humanité dont Joy est dépourvue…celle qu’elle ne connaît pas et qui pourtant constitue l’autre moitié d’un animal mythique, craint et respecté par delà les frontières….
Bon tu peux enlever ton foulard…..
Ses pieds foulent l’herbe, et au moment où enfin elle peut recouvrer la vue, ses yeux s’arrondissent de surprise….

Loin de tout...dans la campagne d'Heaven Siwash%20lake%20ranch%20lodge%20with%20horses

Devant elle, une sorte de chalet dans une grande prairie…des chevaux….le soleil et le bruit du vent dans le champs de blé juste à côté….
Le sourire de Bok Goo est adorable, et si le costume lui va à ravir, le jean qu’il porte aujourd’hui avec une simple chemise à carreaux n’enlèvent rien au charme naturel qu’il dégage…..
Tu es contente ? J’ai fait des courses, on fera un barbecue, j’ai ma guitare aussi, ce soir, on fera un feu, et je te chanterai des chanson….
La petite poupée ne sait plus quoi dire…..seul son sourire prouve à Bok-Goo qu’elle est heureuse…..
Quelques mots se détachent de ses lèvres…
Une chanson…?
Une chanson pour toi…..pour une femme exceptionnelle…..
Un robot…dont le coefficient émotionnel est égal à celui d'une huitre....
Elle détourne les yeux, laisse son visage dériver de côté, stoppée par l’index du jeune homme…guidée maintenant vers ses yeux si noirs…si sincères….
Pas un robot…une vraie femme….celle que j’épouserai en rentrant de Corée…si….
Elle déglutit….semble sonnée par ses paroles….continue sa phrase en pensées….
Si…..s’ils rentrent vivants…si tout se passe bien…..si ….tant de montagnes pour deux êtres qui s’aiment pourtant plus que tout….
Il sourit…
…si elle veut bien de moi…..
Que répondre sinon se laisser aller à la douceur de l’instant……

Le plus naturellement du monde, il la prend dans ses bras de géant, elle si petite…si fine et fragile….
Tout en posant son menton sur sa tête, ses lèvres s’étirent en un sourire ému…qui devient bien vite coquin…
Mais il faut que je voies d’abord si tu peux t’occuper d’un homme….
Elle se recule, lève ses perles d’Onyx vers lui….
Est-ce que tu sais cuisiner au moins ?????
Afin sans doute de ne pas céder à l’émotion, elle se met à plaisanter elle aussi, grimace, puis le gratifie d’un sourire angélique…
Mieux que toi….
Ah oui ?
Oui !!!
Si tu cuisines aussi bien que tu gagnes les courses, je vais perdre ma masse musculaire…adieu l’athlète !!!!Ouch !!!
Un coup de coude bien placé, lui remet les idées en place, pourtant l’auteur de ce coup bas se voit bientôt soulevée dans les airs…
Bok-Goo qu’est ce que tu fais ??????
Et bien je t’emmène dans ce qui sera notre chez nous pendant deux jours……et cela comme une mariée….
Ses lèvres s’ourlent alors en un murmure juste au creux de son oreille….
Ne m’en veux pas, je prends juste un peu d’avance joli papillon.

Ambiance

Bienvenue chez nous Mee Ae !

Les intonations douces de la voix tant aimée résonnent comme la plus belle des mélodies aux oreilles de la jeune femme. Néanmoins, dans ses mots, dans sa posture, elle sent son intention de la relâcher, l'ôter du refuge de ses bras. Comme une enfant capricieuse, Mei Ri ressert l'étau de ses poignets passés de chaque côté de sa nuque. Ainsi verrouillée, elle se sert plus étroitement contre lui, se faisant comprendre sans un mot dans son refus de la laisser échapper à son étreinte.

Ce sera plus pratique pour la visite si tu n'es pas dans mes bras... Pas que tu pèses bien lourd mais...
Juste un instant... une minute... s'il te plait Nai Sarang...
Ta curiosité n'est plus ? Tu n'as pas envie de découvrir notre chez nous ?

Le visage de poupée relève ses joues de porcelaine vers les traits de celui qu'elle aime. Un sourire mince et pourtant si expressif est figé sur la nacre de ses lèvres, tout autant que ses sentiments sont peints dans l'encre de ses yeux mieux qu'ils ne pourront jamais l'être par les mots.

Mon premier et seul chez moi, c'est ici...
Si tu aimes cet endroit.. peut être qu'au retour de Corée...

Trois mouvements de tête marquent son refus, secouant ses longues mèches aile de corbeau.

Peu importe où... Là où est mon cœur, je suis chez moi... Là où tu es, je me sens chez moi...

Son chuchotis se perd dans la chemise de Bok Goo tandis qu'elle y niche à nouveau son nez pour respirer les effluves poivrées qu'elle a appris à tant aimer, qui la rassurent le matin, au levé, qu'elle guette dans une pièce pour s'en repaitre alors qu'il y fait son entrée.

Un son, un sursaut, la douceur de l'instant est passée. Déjà, la coréenne est sur ses deux pieds, en position de combat, à défaut d'avoir trouvé son Glock, laissé dans la voiture. Une main rassurante effleure la peau dénudée de son épaule afin de l'apaiser. Le geste se montre efficace, accompagnés par quelques mots, même si, soudain, elle se sent plus ridicule qu'autre chose.

C'est un animal curieux qui nous signale sa présence... Nous sommes en sécurité ici Mee Ae...
Peut être...
Tranquillise toi ou peut être n'aimes tu pas les chevaux ?

Déjà, elle a avisé du nez appuyé sur le chambranle de bois d'une des fenêtres, l'air expulsé par les naseaux formant deux auréoles de buée blanches sur la vitre. D'un pas souple, lent, Mei Ri vient ouvrir l'huisserie, offrant sa main, paume en l'air, à l'examen de l'équidé.

Si... Beaucoup...

L'air chaud passe sur sa peau, le cheval se livrant à un examen des odeurs en règle. Apparemment, la sienne lui convient puisqu'il baisse l'encolure, offrant son chanfrein aux doigts fins qui ne tardent pas à les parcourir.

Tu as l'air habituée à leur compagnie.
Peut être plus qu'à celle des humains... Même si cela remonte à quelques temps maintenant...

Pendant une longue minute, dans un silence religieux, les deux mains de la jeune femme caressent le crin rêche de la grosse tête occupant toute l'ouverture, s'attardant sur les parties de peau douce entre les naseaux, sur la lèvre inférieur, pour le plus grand plaisir de l'équidé. La grande maniaque de la propreté et du rangement semble loin alors que sa peau se voit recouverte d'une pellicule de poussière, imprégnant l'odeur douce si particulière de ces animaux.

Cependant, dans une dernière caresse, elle appuie doucement de deux doigts de chaque côté du chanfrein pour inviter l'animal à reculer et refermer les battants de la fenêtre. Se frottant les mains l'une contre l'autre comme avec délectation, elle se tourne souplement vers lui, perdue dans la contemplation de ce geste.

Merci Bok Goo...
Je voulais t'avoir pour moi, rien qu'à moi pour deux jours ! Il faut bien que je fasse cela, puisque depuis quelques jours Na Yung semble faire partie de notre couple vu la fréquence à laquelle tu la voies !

Le ton léger du jeune homme arrache un petite rire amusée à sa compagne, tranchant avec sa gravité qu'elle retrouve néanmoins rapidement, même si teintée de cette lueur de bonheur au fond de ses prunelles.

Pas seulement pour tout cela... Merci d'être là... de m'aimer... Malgré ce que je suis...

La distance, faible, entre eux deux est comblée en trois larges enjambées, une paire de bras forts, rassurants, venant enserrer ses épaules. C'est lorsque ses lèvres se glissent à son oreille pour lui répondre qu'elle a soudain conscience que, peut être, le destin pourrait tourner, pour une fois, lui accorder cet être dont elle ne saurait plus se passer.

C'est parce que tu es toi que nous sommes tous les deux là.
Mais, une autre avec une vie moins...
Je n'aurais pas voulu d'une autre... Sauf...
Sauf ?
Si tu ne me démontres pas que tu as des talents culinaires cachés, auquel cas, rien ne sera possible, je n'y survivrais pas !

Cette fois, le coup de coude est esquivé de justesse, la bourrade ayant été anticipée par la force de l'expérience.

Tu ne penses donc qu'à ton estomac ?
Je ne suis qu'un homme Mee Ae !
Fais moi donc découvrir ce palais que l'on puisse contenter le tien rapidement !

Ambiance

Assise dans le divan, devant une cheminée bien utile en cette soirée plus froide, Mei-Ri enveloppée dans un plaid, semble se noyer dans les bras de son homme.
Tout dans ce chalet respire le calme et la sérénité, un bonheur que jamais ils n’ont connus tous deux…
Frottant sa joue contre ses cheveux, c’est en Coréen qu’il lui murmure les mots les plus doux….
Tu te souviens ?
Les ongles glissés entre les interstices de sa chemise, le bout des doigts contre sa peau lisse, elle répond juste en levant les yeux vers lui….
Notre première rencontre….
Il se mord la lèvre, pouffe légèrement…
Je me suis dit: quelle prétentieuse….
Elle sourit, laisse son regard dériver vers les flammes, miroitant dans ses perles d’onyx.
Je l’étais….en tous les cas, j’ai tout fait pour dresser une barrière entre nous….sans même savoir pourquoi….
Un clin d’œil malicieux la fait rougir et baisser ses longs cils noirs….
Parce que je suis irrésistible, déjà en Corée j’ai du lutter pour que Juliana ne tombe amoureuse de moi…
QUOI ?????
Elle vient de se redresser comme un petit roquet, papillon transformé en harpie, elle balbutie, s’énerve, pour le plus grand bonheur de Bok-Goo
Comm….enfin comment tu as…Elle a pu…mais que….
Chuuuuuuttt…
Enroulant ses doigts autour de ses deux poignets , il tente de l’apaiser, ne peut s’empêcher de rire au vu de sa réaction, qui augmente exponentiellement au point de la faire bégayer.
Chuut Mee-Ae, je plaisantais, jamais elle n’a rien essayé avec moi…je te rappelle qu’elle n’aime qu’un seul homme.
Mais tu aurais bien aimé ??? Avoue !!!!
Moi ??? Mais non je te taquinais allez….les grandes brunes c’est pas mon genre, je préfère les petites poupées un peu casse-pieds comme toi…..
Légèrement rassurée, elle se met à bouder, le bouscule de manière bourrue, s’excuse d’un regard timide, se sent idiote pendant quelques secondes.
Quelques secondes durant lesquelles le doute revient, pour enfin s’affadir dans le regard si noir qu’il pose sur elle…un regard plein de tendresse et d’amour….si, et trop à la fois…indéfinissable pour qui n’a jamais aimé….
Tu m’exaspère espèce de vaurien….
Elle tente de se redresser mais retombe aussitôt dans ses bras….
Leurs lèvres se rejoignent pour ne plus se quitter, la petite le chevauche, glisse ses mains dans la jungle de ses cheveux, respire sa peau, s’enivre de sa salive si chaude qui devient sienne par la douceur de leurs échanges….
Chacun de leurs gestes est délicat, et si les lèvres se quittent, les regards se rattrapent…..aucun lien n’est brisé à aucun moment…
Leurs mains se cherchent, se redécouvrent avec une lenteur infinie, une passion qui se débride seconde après seconde….
Un petit bout d’éternité, volé à a vie, décliné du bout des doigts, les emporte dans un tourbillon de folie, la leur, celle qu’ils se réservent pendant ces deux jours, dans ce coin de paradis….
Leurs corps s’enchevêtrent, glissent au sol lentement, éclairés par les flammes du feu de bois….

Bok-Goo….
C’est elle qui à présent est couchée au sol, de part et d’autre de son visage, les bras puissant de son compagnon, se fléchissent légèrement pour recueillir un baiser à la coupe de ses lèvres…
Je t’aime…Mei-Ri……
Et tout en déposant de petits baisers sur ses paupières, ses joues, et ses épaules…..

Et même si ta cuisine est désastreuse, je te veux pour femme…..

Spoiler:

Des traits orangés tirés d'un arc nommé Soleil se déversent par les fenêtres de la cuisine. Tout en nuances de bronze, de bois et de lumière, l'air semble se parer de ses plus beaux atours pour saluer le jour à se lever. Assise au comptoir en bois vernis, une poupée assiste aux retrouvailles de l'astre diurne avec le monde.

Là, loin de tout, de cet univers sombre dans lequel ils évoluent, à distance de ces étoiles autour desquels ils gravitent, satellites s'exposant à tous les dangers, un soupir s'échappe de sa poitrine. Si jamais elle ne s'est vraiment souciée de l'éphémérité de sa vie et du stress que son rythme lui impose, là, éloignée de la ville, dans cet espace qui leur est seul réservé pour quelques jours, enfin, la sensation d'apaisement la saisit.

De son point d'observation, Mei Ri relève les yeux de son carnet. Par le chambranle de la porte, l'esquisse d'un visage se devine pour elle dont jamais il ne quitte les pensées. Un sourire tendre et doux affleure aux lèvres de la jeune femme tandis que, dans son sommeil, il se retourne, semblant la chercher du bout des doigts.

Mais il ne trouvera que le vide car depuis plusieurs heures déjà elle s'active. Éveillée avant l'aube, une pulsion soudaine, une envie l'a faite s'apprêter et se diriger vers les écuries. Tant de souvenirs menaçaient d'émerger de sa mémoire, son odorat empli de l'odeur des chevaux, douceâtre, si caractéristique, rassurante pour qui en connait la passion comme elle. Là, à déambuler entre les box, caressant un chanfrein offert sur son passage, la paix l'a envahit comme peu souvent chez une femme telle qu'elle.

Au retour de son escapade, son petit carnet noir semblait l'avoir appelée, instinct profond de celle habituée à avoir pour seul confident ce calepin et ses prédécesseurs, seuls recueils de ses pensées véritables, compréhensibles uniquement par elle. Et c'est ainsi, plongée dans ses écrits que Bok Goo la trouve, l'air encore ensommeillé, les cheveux humides d'une douche matinale. Une goutte s'échappe de ceux ci, la faisant sursauter, alors qu'il se penche au dessus de son épaule pour contempler les pages qu'elle noircit sans pouvoir en percer le secret.

Alors tu préfères la compagnie du papier et de l'encre à la mienne pour que tu me délaisses ainsi ?
Je me suis réveillée avant l'aube.
Tu aurais du....
Tu dormais tellement bien... je n'ai pas eu le cœur à te tirer de tes songes !
Et donc tu as préféré me tromper avec ton carnet !

D'un bond, la petite sauterelle se relève et lui plante un baiser rapide sur les lèvres.

Bonjour quand même monsieur je-suis-grognon-au-réveil !

Gaie comme un pinson, Mei Ri s'active à réunir les éléments déjà préparés devant son compagnon. Quelques minutes plus tard, c'est un repas pantagruélique qui attend sur le comptoir de bois. Apparemment méfiant, le coréen relève un sourcil et darde un œil plein d'appréhension simulée tandis qu'elle le fixe, attendant apparemment qu'il s'attable.

Et toi ?
J'ai déjà mangé ! Mais si je t'avais servi la même chose que moi, tu aurais -encore- fait la soupe à la grimace !
Tu comptes m'empoisonner ?
Ma cuisine est excellente ! Tu n'arriveras pas à gâcher ma bonne humeur !
Loin de moi cette idée !

D'un geste pour tenter de détourner son attention, il se saisit du carnet et le lui brandit sous le nez.

Qu'est ce que tu peux bien écrire là dedans ?
Tout et rien... En tout cas rien qui n'est réellement de sens ...
ça oui ... je ne vois pas comment quiconque pourrait comprendre ton charabia !
C'est fait pour idiot ! Un jour, tu comprendras, je te le promets...

D'un ongle, elle tapote le devant de la table pour y faire revenir son attention, toute expression un peu trop sérieuse à ses derniers mots envolée au loin.

Allez mange ! J'ai prévu tout un programme, tu as fait la marmotte maintenant plus le temps de trainer !
Le mot vacances ? Ça te dit quelque chose ?
Si ce n'est pas constructif à quoi bon ?
Tyran !
C'est ce qu'on dit ! Mais c'est comme ça que tu m'aimes non ?

Quelques secondes de silence passent. L'un contemple les victuailles devant lui sans savoir par quoi commencer, et surtout ce qui risque de lui faire moindre mal et l'autre semble se perdre dans l'observation de l'extérieur, appuyée sur le chambranle de la fenêtre. Tout à coup, son petit nez se relève et se tourne vers son amant.

Au fait, j'espère que tu sais monter à cheval ! Je nous ai prévu un petite promenade dès que tu auras fini !

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