Chambre de Célina Scarbonchi

Précédement aux Urgences

Cela faisait deux jours que Célina s'était réveillée dans cette chambre, allongée sur un lit. Elle n'avait eu aucune visite hormis le ballet des infirmières. Au début, elle leur demanda si Manu était passée mais elles lui répondaient toujours par la négative.

Elle finit par se faire à l'idée que cette mésaventure, qui lui avait tout de même couté un rein, allait aussi lui prendre sa relation avec son amie. Celle-ci n'allait pas lui pardonner de s'être fait saoulée et séduite aussi facilement par une inconnue.

Célina avait finit par se lever avec l'aide d'une des infirmières, et était aller s'assoir sur un fauteuil à coté de la fenêtre. Elle observait le mouvement des patients, infirmiers et visiteurs dans le parc. Elle se sentait seule... elle était seule... et le resterait ! Elle enviait ses gens qui avaient de la visite, dont la famille était là pour eux. Elle resta là jusqu'à ce que l'infirmière de service vienne l'aider à se remettre dans son lit, la disputant gentillement d'être restée là aussi longtemps, que cela n'était pas raisonnable.
**A quoi bon être raisonnable quand on ne manque à personne !** pensa t-elle.

Elle regarda le plateau-repas qu'elle lui apporta ensuite, en mangea un peu, puis se rallongea attendant que le temps passe.
**Il ne me reste que ca à faire le temps qu'il me laisse sortir... je partirais d'ici par le premier avion... aucun raison de rester de toute façon !** furent ces dernières pensées avant que Morphée ne l'emporte.

Ambiance

L'information avait été dure à digérer...très dure...
Une fois le dos tourné, Célina n'avait pas attendu une seconde avant de se laisser entraîner par une autre femme.....
Sans doute cela expliquait-il certaines choses, comme le fait de prendre une chambre séparée à l'hôtel....

Manu se sentait trahie, plus encore, l'air exaspéré de Célina qui se plaignait d'étouffer à cause d'elle, la fit sourire....
Elle était restée longtemps dans les couloirs, se demandant ce qu'elle allait faire...

Ainsi, après avoir mûrement réfléchi, elle poussa la porte de la chambre où Célina dormait....

Manu claqua la porte...Célina sursauta....

Sans un mot, la jeune blonde déposa des magasines, et ouvrit la penderie afin de ranger les affaires de toilettes de son amie....

Un silence pesant....un malaise..l'esprit fermé de manu....sa façon de ne pas regarder la femme pour qui elle aurait tout donné, et qui l'avait trompée....

D'une voix sans timbre elle lacha tout en refermant l'armoire....

La police m'a posé tout un tas de questions sur ce qui t'es arrivé....
Elle inspira profondément...serra les mâchoire....

Je leur ai dit de s'adresser à toi.....

Ambiance

Célina dormait paisiblement quand tout à coup une porte qui claque, elle sursauta. Elle sentit son coeur battre la chamade, elle regarda déposer des magasines, et ouvrir la penderie et la refermer. Le silence de Manu était lourd... ce n'était pas son genre de ne rien dire. Tout à coup, elle décida de le rompre, d'un ton monocorde :

- La police m'a posé tout un tas de questions sur ce qui t'es arrivé...
Elle inspira profondément... serra les mâchoire...
- Je leur ai dit de s'adresser à toi...

Célina comprit de suite que ce qu'elle redoutait le plus était en train de se produire. Elle détourna la tête lâcha à son tour d'un ton rauque, sans vie :

- Merci... mais je ne leur serais guère d'utilité de toute façon.

Manu resta plantée, surprise, en colère, peut être les deux. Un autre silence pesant s'installa. Ce fut à nouveau Manu qui le rompit :
- Oh ! Arrête de faire ta martyre... tu l'as bien cherché non !

Célina ne tourna pas la tête, elle ferma les yeux une larme perla, lasse d'entendre toujours les mêmes reproches venant de celle qu'elle aimait plus que tout.
- Bien sûr... tout est toujours de ma faute, jamais la tienne ! Maintenant laisse moi, je suis fatiguée.

Ambiance

Manu laisse échapper un petit rire cynique.....s'avance doucement vers le fauteuil qui se trouve à côté du lit.....regarde par la fenêtre.....inspire profondément...plante son regard dans les lumières de Heaven....
Heaven....paradis......
Elle secoue la tête.....puis ajoute.....

T'ais-je dis quelque chose au restaurant? Je n'ai pas dit un mot....
Lasse elle porte la main à son front...
Même si ça fait mal de voir que la personne qu'on aime nous évite....
Célina ne la regarde pas...a détourné la tête....
C'est peut-être ça que j'ai voulu te montrer au restaurant.....ce que ça fait d'être repoussé....

Elle s'installe dans le divan......renverse la tête en arrière....puis ferme les yeux....
Sa voix est calme, presque monocorde.....
Tu crois que je suis heureuse là? Tu crois que je me dis: bien fait elle m'a trompé ????
....

Elle penche la tête sur le côté....ouvre les yeux....regarde ce corps allongé qui lui tourne le dos...
Bien sûr qu'elle a mal pour elle....mais Manu n'est pas du genre à s'apitoyer sur elle-même....ni sur les autres....

Visiblement tu m'imagines plus noire que je ne suis.....
Puis fronçant les sourcils...
Il faut que tu te souviennes qui t'a fait ça Célina....tu dois te concentrer et donner un maximum d'infos à la police.....
Puis elle murmure....

Je veux que ceux qui t'ont fait ça le payent de leur vie....

Ambiance

Célina écouta le monologue de Manu sans réagir si ce n'est détourner la tête lorsque celle-ci vint s'assoir sur le fauteuil à coté du lit mais ne put s'empêcher de penser:
** Oh non tu n'as rien dit... mais le pire c'est que tu n'as pas besoin de parler pour me faire des reproches ! Est-ce que seulement tu t'en rends compte ?**

Emmanuelle alla s'installer sur le divan et poursuivit son monologue :
- Tu crois que je suis heureuse là? Tu crois que je me dis: bien fait elle m'a trompée ????
**Tu devrais... Ne t'aie je pas trahie !**
- Visiblement tu m'imagines plus noire que je ne suis... Il faut que tu te souviennes de qui t'a fait ça Célina....tu dois te concentrer et donner un maximum d'infos à la police...
Puis elle murmure...
- Je veux que ceux qui t'ont fait ça le payent de leur vie...

Célina resta silencieuse un instant essayant de prendre sur elle. Elle se sentait honteuse de l'avoir trahi autant que de s'être fait avoir comme une imbécile.
- Leur mort ne me rendra pas mon rein !
- Certes... mais ils doivent payer... ce qu'ils t'ont fait est impardonnable et inhumain.
- J'étais ivre Emmanuelle comprends tu ca ? Je me suis saoulée après ton départ au point de me laisser embobiner par la première venue et de me souvenir de rien !
Célina s'était retournée d'un seul coup pour faire face à son amie, sans prendre aucune précaution. La douleur fut-elle qu'elle la terrassa... portant sa main dans son dos et lachant un : "aieeeeeuuuuhhh" qu'elle tenta d'étouffer dans l'oreiller. Manu s'était levée... Mais Célina ne lui llaissa pas le temps de parler :
- Tu sais combien je déteste cette sensation... de pas se souvenir... je sais que toi tu rêves d'oublier certaines choses... moi je ne suis qu'une coquille vide... qui n'a qu'une seule personne dans sa vie et avec laquelle elle "passe" son temps à s'engueuler. Oh je ne dis pas que je suis pas heureuse quand... ajouta t-elle rapidement voyant Manu plisser les soucils et sur le point de répliquer.

Elle se rallongea et continua : enfin bon tu vois ce que je veux dire... lui dit-elle en la regardant et attendit un acquiessement de la tête de sa part avant d'ajouter : mais je suis fatiguée de toutes ces scènes... fatiguée de tes reproches silencieux... de tes non-dits plus clair que de l'eau de roche. Tu n'as rien dit au restaurant, certes... mais je te connais... et tu n'es pas du genre à rester silencieuse sans raison Manu. Ose me dire le contraire ? Lui demanda t-elle la regardant droit dans les yeux le regard triste et fatigué mais sûr d'elle car pour la première fois elle lui disait ce qu'elle ressentait au fond d'elle.

Emmanuelle n'avait pas répondu surprise par la réaction de son amie lui disant enfin toute sa souffrance jusque là garder silencieuse.

Les jours suivant passèrent sans vraiment qu'elle ne se parle. Célina avait demandé aux médecins quand est-ce qu'elle pourrait sortir. Ceux-ci ne lui répondait que dans le vague à sa plus grande colère. Manu ne voulant lui dire son projet, gardait le silence, malgré le fait que d'entendre râler constament Célina la rendait chèvre.

Deux jours avant Noël, Manu arriva avec un fauteuil roulant, un grand sourire sur les lèvres, accompagnée des deux infirmières qui s'étaient occupées patiemment de Célina. Quand elle lui annonça qu'elle sortait enfin, Célina ne la cru pas de suite puis eu envie de lui sauter au cou (elle détester par dessus tout passer les fêtes dans un hôpital).

Les deux infirmières les accompagnèrent jusqu'à l'entrée ou plutôt pour la circonstance la sortie, et après une effusion de tendresse et des remerciements appuyées de la part de Célina et Manu, elles retournèrent à leur service.
- Le taxi de Madame est avancée ! Dit Manu quand une limousine s'arrêta à leur coté.
- Mais tu es folle ! répondit elle regardant tour à tour la voiture et son amie.
- Oui de toi !! répondant du tac au tac en riant.

Célina souria, ce que Manu ne manqua pas de lui faire remarquer, tant cela était rare ces derniers temps. Elle l'aida à monter et la voiture sortit de l'enceinte.

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